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Chère sœur, nous ne sommes pas en compétition
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Chère sœur, nous ne sommes pas en compétition

Femmes
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Auteur :

Elisabeth Aubut

La comparaison : une lutte que l’on connaît tous

Qui est la plus belle?

Qui est la plus intelligente?

Qui est la plus populaire?

 

Avez-vous déjà eu une discussion comme celle-ci avec des amies? Nous regardons comment les autres performent et nous nous évaluons en conséquence. Plusieurs d’entre-nous avons déjà expérimenté le pincement de ne pas être la meilleure dans certaines catégories - parfois toutes! 

 

La comparaison devient facilement une compétition. Cela peut nous conduire à ressentir de l’envie et de l’apitoiement  :

« C’est pas juste. Toutes mes amies sont en couple alors que moi je suis seule. »

« Si seulement j’étais aussi intelligente qu’elle, l'école serait moins un enfer. »

« Je n’arriverai jamais à être aussi mince qu’elles à cause de ma foutue génétique qui m’a donné ces immenses cuisses. »

 

Mais parfois, nous nous comparons de façon beaucoup plus subtile, sans même nous en rendre compte, comme par un engourdissement de déni :

« Je m’en fous, au moins je suis forte émotionnellement et capable de l’endurer. »

 

Le plus dangereux est un esprit de religiosité :

« J’ai peut-être moins de likes qu’elle, mais au moins moi j’aime Dieu. »

 

Cet esprit de compétition, je la connais bien. Mais je n’arrive jamais à gagner, peu importe mes efforts à grimper l'échelle du succès, que ce soit physiquement, émotionnellement, mentalement, et même spirituellement. Et même quand j’arrive à être la meilleure dans un certain domaine, je me rends compte que le succès humain ne remplit pas le vide dans mon cœur.

 

Pourquoi cherchons-nous tant à nous prouver? 

Le problème plus profond

 

Jésus raconte une histoire très à propos, concernant une personne qui se comparait aux autres pour se valoriser et se prouver devant Dieu.

Deux hommes vont au temple pour prier. L'un est Pharisien, l'autre est employé des impôts. Le Pharisien se met devant. Voici comment il prie dans son cœur : “Mon Dieu, je te remercie parce que je ne suis pas comme les autres. Ils sont voleurs, injustes, adultères. Et je te remercie parce que je ne suis pas comme cet employé des impôts. Je jeûne deux fois par semaine. Je te donne le dixième de tout ce que je gagne. (Lc 18.10-12)

Cet homme religieux trouve sa valeur en comparant ses réussites aux échecs des autres, surtout des gens de mauvaise vie. Il croit que Dieu serait impressionné par sa performance.

 

Il n’y a rien de mal à vouloir s’embellir, s’améliorer dans les sports ou être en couple. Mais quand nous croyons qu’il faut combler ces désirs pour être valorisées et heureuses, nous nous engageons dans un jeu de compétition qui est impossible à gagner. 

 

La racine du problème est beaucoup plus profonde : il s'agit d’un mensonge. Nous sommes assoiffées d’être valorisées, mais nous croyons être la personne qui assigne la valeur, que ce soit aux autres ou à nous-mêmes. Mais c’est faux. Nous ne sommes pas les bonnes personnes pour déterminer la valeur des gens, car notre vision des choses est tordue à cause du péché. (1 S 16.7). Nous nous trompons en croyant que des choses qui ont peu de valeur aux yeux de Dieu, telles que l’apparence extérieure ou la popularité, sont les plus importantes dans cette vie.

 

Le simple remède

 

Alors, devant ce triste constat, comment pouvons-nous nous libérer de l’esprit toxique de comparaison?

 

Jésus poursuit son histoire en décrivant le collecteur d’impôt.

L'employé des impôts reste derrière, il ne veut même pas lever les yeux vers le ciel. Mais il se frappe la poitrine pour demander pardon et il dit : “Mon Dieu, aie pitié de moi ! Je suis un homme pécheur.” Jésus ajoute : Oui, je vous le dis, l'employé des impôts rentre chez lui, et Dieu le considère comme une personne juste. Ce n'est pas le cas du Pharisien. En effet, celui qui veut être au-dessus des autres, on lui donnera la dernière place. Et celui qui prend la dernière place, on le mettra au-dessus des autres. (Lc 18.13-14)

Il faut se voir tel qu’on est réellement, même si c’est humiliant. Le déni n'a jamais sauvé le malade. Il est possible de se voir de façon juste en rejetant activement le mensonge et en choisissant la vérité. Cet exercice à se prêcher la vérité pourrait ressembler à ceci :

 

VÉRITÉ 1 - Je n’ai pas moins de valeur que les autres.

Nous sommes tous au même pied d’égalité devant Dieu. Chaque humain, peu importe sa taille, sa couleur de peau, ses capacités cognitives ou ses talents, est créé à l’image de Dieu (Gn 1.27) et est doté d’une valeur inestimable, d’une dignité qui est fondamentale à son identité. Nous sommes précieux par le simple fait d’avoir été façonnés par Dieu!

 

VÉRITÉ 2 - Je n’ai pas plus de valeur que les autres.

Nous sommes aussi tous au même pied d’égalité en termes d’échec spirituel. Oui, personne n’est parfait, mais ça va plus loin que ça. Nous avons tous choisi de déterminer pour nous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal (Rm 3.23). Nous avons botté Dieu de son trône dans nos vies, lui avons arraché la couronne et l’avons placé sur notre tête. Nous méritons qu’il nous rejette pour cet affront. Même celles qui semblent avoir une vie de rêve sont spirituellement mortes.

 

VÉRITÉ 3 - Jésus s’est humilié pour me donner sa valeur.

Et puis là vient la bonne nouvelle. Humble de cœur, d’un altruisme incompréhensible, Jésus a quitté son confort, sa popularité et sa beauté pour venir dans notre misère nous sauver (Ph 2.5-8). Il avait une valeur parfaite en son Père, mais il a quand même accepté de venir être humilié, rabaissé, méprisé, rejeté - tout cela afin qu’il puisse nous faire don de sa valeur. Quel amour immérité (1 Jn 3.1)!

 

VÉRITÉ 4 - Je peux me reposer en Jésus qui a tout accompli.

Sans Jésus, je suis perdue et perdante. Mais en Jésus, j’ai la gloire ultime, la beauté, la sagesse… tout! Grâce à sa mort, je peux être libérée de cette quête sans fin de reconnaissance chez les humains. Tout est accompli. 

 

Et maintenant, ça change complètement mon rapport avec les autres. En Jésus, nous sommes tous au même pied d’égalité (Col 3.11). Il n’y a donc plus aucune place pour le jugement les unes envers les autres. 

 

Ça change quoi?

 

Devant ces vérités, je peux simplement avouer que rien ni personne ne peut m’accorder une valeur autre que mon Créateur. Cela me conduit à me repentir d’avoir cherché à trouver ma valeur ailleurs qu’en Dieu et d’avoir laissé mon cœur être envenimé par cet esprit de compétition. Et puis, par la foi je peux m’accrocher au fait que je possède l’amour infini du Père grâce à Jésus. Je n’ai pas besoin de remonter mon estime en soulignant la faiblesse des autres. Je peux sincèrement célébrer les talents, la beauté, l’intelligence et les victoires des autres, même si mes propres besoins sont plus grands. Je peux prendre plaisir à servir humblement dans l’ombre parce que je suis immensément riche en Dieu. Je peux choisir la paix, même si je suis différente, même si je suis mal comprise, même si on me compte parmi les perdants de ce monde. Par la foi, je me prêche la vérité. Je trouve ma sécurité, mon identité et ma prospérité en Jésus seul.

 

Pour vrai, la repentance et la foi seront toujours les meilleurs remèdes.

 

Facile à dire, mais pas nécessairement à vivre, non? 

 

Ne nous décourageons pas. Comme le collecteur d’impôts, regardons simplement à Dieu et contemplons l’amour qu’il nous a montré. Prêchons-nous la vérité sur notre valeur en Jésus. On verra que le mensonge de la compétition ne peut pas gagner contre la vérité de l’amour de Dieu.

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